«Vulnérables»
par Natalie Victor-Retali - En réponse à la contribution de Michel Loriaux : CHU Charleroi


Vulnérables, oh combien !
Ces hommes que nos sociétés ont laissé dériver jusqu'à ce qu'ils se perdent eux-mêmes...
Car on dit « se retrouver à la rue » , mais c'est bien de s'y perdre qu'il s'agit...
On perd sa dignité d'abord, puis son identité, on devient un « SDF » ou au mieux « LE SDF du coin de la rue »...
Comment peut-on accepter cela devant nos portes dans un pays où l'argent coule à flot ? (mais ailleurs !)
Âgées, ces hommes n'ont plus la possibilité de « s'intégrer » à quoi que ce soit, alors, ils se désintègrent...
Plus vraiment de lien social, si ce n'est celui de la mendicité ou de l'agression.
Comment d'ailleurs ne pas devenir agressif quand les passants nous laissent là et passent leur chemin.
Cependant, agressifs, ils ne le sont même plus car « aggredere », en latin, signifie aussi « aller vers
l'autre » et ça , ils ne le peuvent plus, ils n'en peuvent plus.
Ils sont déjà trop loin, hors de nos sociétés, alors , on les laisse... ?