« Chemin »

par Olivier Guilmain

Heureux qui comme Ulysse…  A l’image de nos artistes qui rêvent la lumière, observant de loin le chemin des abysses.

Quelque peu perdu dans sa certitude identitaire, Ulysse affrontait alors les démons qui tournaient sans fin dans le feu et la nuit de l'enfer. Ce héros ambigu, fasciné par les splendeurs du pouvoir, de la richesse et la gloire, s'était sans doute approché trop près de l’ivresse. Il en fut longtemps puni par les Dieux.

Quant à nous, pris dans un monde désormais sans boussole, nous tournoyons nous-mêmes dans la nuit, consumés par le feu éphémère du Solstice d’été qui vient de nous croiser. Et il est de saison de méditer nos récoltes, lieux et actions à mesure que la lumière décroit, interrogeant nos cœurs battants et fragiles.

Puni par les Dieux Ulysse s’est évertué, de retour chez lui, à tuer encore et encore, puis à repartir fuyant le sang et la mémoire.

Si l’exil dans la nuit semble salutaire aujourd’hui à tout qui entend réfléchir et être « humain », comment imaginer revenir un jour dans nos pays, nous qui sommes confrontés, au jour le jour, aux dangers de la disparition de l’éthique sous les coups de boutoir d’illuminés incultes qui « nous » gouvernent (sic) ?

Que proposer ou espérer ?

Comme l’exprimait à peu près Gilles Deleuze dans « Le Pli », nous sommes ici et là-bas pour partager des sensations et pour accompagner un sens commun en forme de « monade tapissée du dedans », autrement dit, dans un sacre (…)  en forme d’unité close renfermant une infinité de petites perceptions et « exprimant obscurément le monde entier. »

Légendes photo :

1 : Avant le voyage
2 : Le voyage à venir
3 : Pénélope
4 : Ulysse
5 : Ulysse de retour à Ithaque

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