«Candide Stellamar»

par Nathalie Compain Batissou - En réponse à la contribution de Alain Letroye: Equilibre fragile

Nathalie Compain Batissou – Empreinte - Monotype – 14 x 20 cm

Candide Stellamar, Février 2018,
Rencontre d'un autre type ou Comment j'ai même pas perdu le jeton de mon caddie, extrait.

Maman, ces mots mal articulés, malgré tout, tu nous les as transmis. Il faut aller retirer l'argent, Il faut aller voir le notaire, Il faut m'apporter une photo de Michel, notre père, Et maintenant il a la barbe, en regardant par la fenêtre, le ciel.

C'est beau chez toi, l'oranger est en fleurs et distille un parfum enivrant, mon préféré entre tous, cela me rappelle ce voyage avec Théo, au Maroc à la fin de l'hiver, la route entre Marrakech et Taroudant, l'air embaumait, ce n'était qu'ivresse et volupté, tout incitait à l'amour et à l'abandon. Ce jour-là nous avons récolté des fleurs suprêmes à perte de vue, nous nous sommes arrêtés des dizaines de fois dans des champs d'arbres qui exhalaient l'essence même de cette terre. Nous avons marché dans ces champs déserts bordés de murs de pierre et nos pieds se sont heurtés à la peur de dizaines de tortues énormes et très anciennes étonnées de nous rencontrer là. Le petit alchimiste a transformé les fleurs de l'orange amère en un parfum subtil, celui de la nostalgie de l'enfance.

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